Fausto Coppi

Dans l’histoire du sport italien jamais un champion comme Coppi n’a autant marqué l’imagination de plusieurs générations.
Dans chaque italien sommeille un champion de la stature de Fausto.
Bravoure, panache, brio, grandeur, mais aussi faiblesse et trahison, en fait tout ce qui compose un peu chacun de nous.
Mais pour mieux comprendre la carrière du Campionissimo, je m’appuierai sur une interview que j’ai réalisée cet été avec l’un de ses Gregario les plus fidèles qui a couru a ses cotés en 50 et 51, Valeriano Falsini qui est le seul coéquipier toscan à avoir couru au coté de Coppi car, on se le rappelle, le grand rival de Fausto Coppi : Gino Bartali, était toscan.





Agé de 77 ans en 2005 et demeurant a Figlini Valdarno, il fut un bon coureur amateur dans les années 50, il gagne 19 courses et se fait remarquer par le directeur de la Bianchi Zambrini : l’équipe de Coppi.
Après deux années passées au service du Campionissimo, des problèmes de lombaires l’obligent à abandonner la haute compétition.

Grâce a Coppi il trouve un emploi dans la marine marchande et finit sa carrière professionnelle dans l’entreprise familiale d’électricité.
Il reste l’ami de Fausto et, tous les 2 janvier depuis 1960, il rejoint le village de Castellania pour saluer son capitaine de route.





Les fréres Guy et Jean Mazzesi, cousins de Fausto venus nous en parler dans nos studios



Fausto Angelo Coppi, est né le 19 septembre 1915 à Castellania, un petit village dans les collines de la province d’Alessandria.
D’une famille très modeste, son premier travail fut aide charcutier à Novi Ligure et c’est là que l’aventure commence pour Fausto car, pour livrer les clients il doit prendre son vélo.
Il parcourt ainsi plusieurs dizaines de kilomètres par jour, et tout naturellement le commis-charcutier se tourne vers les courses amateurs.
Sa première course il la fait le 1er juillet 1937 mais il doit abandonner à la suite d’une crevaison. A l’occasion d’une course entre amateurs et semi-pros à Pavia, le masseur aveugle Cavanna le présente à l’organisateur Giovannni Rossignoli.

Le jeune Fausto gagne la course suivante en lâchant tous ses adversaires. Giovanni Rosignoli déclare alors : celui-là sera champion ou je ne connais rien au cyclisme. Son premier contrat pro, Fausto le signe avec la Legnano, la même équipe qu’un certain….. Gino Bartali. Sa première grande victoire il l’obtient en 40 au Giro alors qu’il est toujours coéquipier et au service de Bartali.
Son directeur sportif de l’époque lui dit au départ : « si l’occasion se présente, fais-toi remarquer. »
Dans l’étape Firenze-Modena, il part seul dans l’une de ses grandes chevauchées dont il a le secret.
A l’arrivée, il possède plus de 3 minutes d’avance sur Bizzi, le premier au classement, ainsi, il endosse le maillot rose et ne le lâche plus.

A Modena est né un champion. Le 10 juin, le jour même de l’arrivée de ce Giro de 1940, le roi d’Italie déclare la guerre à la France et au Royaume Uni. Fausto Coppi n’imagine pas à ce moment qu’il va devoir combattre sur le front africain pendant 4 ans.

Fausto Coppi entre dans la légende lors du Giro en 1949.
Il campionissimo est en grande forme au départ de ce Giro, il le prouve de suite en remportant l’étape de Salerno en battant Leoni au sprint.
Son grand rival Bartali est relégué à plus de 10 minutes au classement général, au pied des étapes de montagne, notamment la terrible étape de Cuneo-Pinerolo dont le parcours comprend plus de 254 kilomètres et cinq cols de 1ere catégorie.
Fausto déclare la veille de l’étape au médecin du Giro Camillo Campi : « Préviens Bartalli que demain, ma roue postérieure, il ne la verra pas longtemps, et en effet, à 192 km de l’arrivée, Coppi démarre.


Personne ne peut le suivre, Bartali se dit : Coppi est fou, il ne tiendra jamais surtout que ce jour la, le temps est exécrable: pluie, neige et vent rendent cette étape extrêmement difficile, mais Coppi est sûr de sa force, il sait que lui seul peut réussir une échappée aussi folle.
Fausto coupe la ligne d’arrivée avec 12 mn d’avance sur Bartali et 20 mn sur Alfredo Martini.
Le Giro 49 est plié.
A sa descente de vélo, Coppi, tranquille, semble revenir d’une longue promenade d’entraînement.
Un
champion mythique est né.

..UN PALMARES EXCEPTIONNEL


    Fausto est le premier à remporter le Giro et le Tour de France la même année en 1952.
    Au total Coppi, lève les bras au ciel en signe de victoire 118 fois dans sa carrière.
    Il totalise :

  • 5 Giri,
  • 2 Tours,
  • 5 Tours de Lombardie,
  • 3 Milan-St Remo,
  • 1 Paris-Roubaix,
  • 1 flèche Wallonne,
  • 4 championnat d’Italie,
  • 2 GP des nations,
  • 2 titres mondiaux de poursuite,
  • 4 trophées Barracchi,
  • 22 étapes du Giro,
  • 9 étapes du tour,
  • 31 fois maillot rose,
  • 19 fois maillot jaune,
  • remporte 84 courses-poursuites sur 94 disputées,
  • un record de l’heure en 1942.

L’Italie attendait depuis 21 ans un titre mondial sur route. Coppi avait tout gagné depuis le début de sa carrière, sauf le mondial : souvent placé jamais vainqueur, lui et Bartali avaient fait enrager les tifosi en 1948 en s’amusant à qui perd gagne.
Cette fois-ci Coppi comprend que s’il ne grimpe pas sur la plus haute marche à Lugano, il n’endossera jamais le maillot arc en ciel, des milliers d’Italiens ont franchi la frontière suisse pour aller voir enfin la victoire du grand héron: surnom de Coppi.
Il campionissimo ne va pas les décevoir, la course est composée de 18 tours avec une seule bosse, la Crésra. Fausto sait qu’il ne peut faire la différence sur ses adversaires qu’à cet endroit . Aux derniers tour, au début de la montée, il s’arrache de toutes ses forces comme pour gravir le Pordoi. Seul le belge Derycke s’accroche, pas pour longtemps, Fausto a trop envie de ce mondial qui lui tend les bras, il coupe la ligne d’arrivée avec 6' 16'' sur Derycke .Sur le podium, pour la première fois apparaît la « Dame blanche » aux côtés du champion.
Fausto enfin sourit, il a 34 ans, il vient de signer la plus belle de ses victoires.
On rappelle que Coppi a été élu le champion incontesté du 20ème siècle par les journalistes de la Gazzetta dello Sport et ses lecteurs, il devance : Alberto Tomba, Enzo Ferrari et son ami-ennemi Gino Bartali.








Vous pouvez visiter la maison natale de Coppi et le musée qui lui est consacré, avec tous ses maillots et ceux de Moser et Pantani du tour 1998, pour cela il faut se rendre dans son village natal : Castellania dans la province d’Alessandria où, tous les jours depuis 45 ans, des tifosi du monde entier viennent rechercher l’ombre du grande airone.

Pour plus d’information composer :
depuis la France le : 00 39 01 43 74 49 07

Vous pouvez également visiter le musée des campionissimi à Novi Ligure. Pour ce musée il faut composer depuis la France : le 00 39 01 43 72 585

     

Marco Pantani