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MONDIAL DE 1938 EN FRANCE


ET DEUXIEME ETOILE

 

Le mondial de 1938

 

Peppino Maezza

 

Témoignage de Schiavo

 

     

L’Italie forte de son succès de 1934, doit défendre son titre en France. Paris en 1938 est insouciante et légère. Edith Piaf chante « Mon légionnaire », sur les écrans de cinéma, on joue « l’hôtel du nord » avec Alerty, ou « Blanche neige et les sept nains ». Et c’est dans cette ambiance de joie que l’Italie, le 5 juin 1938 à Marseille, rencontre la Norvège, en 8 ème de finale, match censé être facile pour la Squadra.

Italie Norvège 2-1


D’ailleurs, dès la 2 ème minute, Ferrari marque pour L’Italie. La qualification semble assurée jusqu'à la 85 ème minute ou l’ailier norvégien Brustad égalise et nous voici en prolongation. Heureusement Piola, à la 94 ème minute marque à son tour, et permet à l’Italie de se qualifier 2-1 pour les quarts de finale, où elle rencontrera le pays organisateur, la France à Colombes devant 58 455 spectateurs avec une recette record pour l’époque de 888 171 Francs.

Comme contre la Norvège, l’Italie démarre fort et Colaussi marque d’entrée de jeu à la 7 ème minute, après une erreur du gardien français Di Lorto. La France égalise une minute plus tard. En deuxième mi-temps, une meilleure technique et une condition physique supérieure, permettent à Piola, par deux fois, de tromper la défense française. L’Italie gagne 3-1 et se qualifie pour la demi-finale qui se joue le 16 juin à Marseille contre le grand Brésil favori du tournoi. En première mi-temps, les deux équipes s’observent. Les Italiens jouent collectifs, les Brésiliens en dribles courts. A la 56 ème minute, Colaussi donne l’avantage à la Squadra , 4 minutes plus tard, Domingos étend Piola dans la surface de réparation . Piola se fait justice lui-même, l’Italie mène alors 2-0. Malgré un but de Romeo, en fin de match et une réclamation de 125 Fr de l’époque déposée par les Brésiliens contre l’arbitre, qui sera rejetée, l’Italie l’emporte 2-1 et se qualifie pour la deuxième fois de suite en finale du Mondial.

Demi-finale Italie Brésil 2-1


Le 19 juin 1938 a Colombes ,devant 42 124 spectateurs tous acquis à la Hongrie ,la Squadra défend son titre remporté quatre ans plus tôt,

le deuxième but de Colaussi en finale


L’Italie est favorite après avoir éliminé les sang et or, et le démontre amplement dès la première mi-temps, Caulossi (2 buts) le canonnier, et Piola (1 but) contre un but de Titkos, permettent à l’Italie de mener 3- 1 au repos.

A la 70 ème minute, le Hongrois Sarossi marque pour la Hongrie et relance la partie en ramenant le score a 3-2,

Mais Piola à la 82 ème donne définitivement le gain du match à l’Italie qui l’emporte finalement 4-2.

Pour la, deuxième fois, l’entraîneur Pozzo peut soulever la coupe du monde, et la Squadra devient la seule équipe à avoir deux titres de champion . Elle peut coudre une deuxième étoile à son blason…





La remise de la coupe Jules Rimet
par le président de la république française Lebrun

L’équipe d’Italie de 1938 vainqueur de la deuxième étoile


Anecdote du Mondial 38

6 juin 1938 à Marseille: l'Italie, tenant du titre, mène 1-0 devant le Brésil en demi-finale et obtient un penalty. Giuseppe Meazza, le héros de l'Italie victorieuse en 1934, est l'homme de la situation mais a un problème: l'élastique de son short vient de lâcher. Qu'à cela ne tienne: le stratège des Azzurri tient son short de la main gauche et place consciencieusement le ballon de la main droite sur le point de penalty. Nullement déconcentré, il transforme la sentence et envoie l'Italie finalement victorieuse 2-1 en finale pour une deuxième consécration. Une victoire qui n'aura donc tenu qu'à un fil.

1934 1938

Vittorio Pozzo

Vittorio Pozzo, Italy

Le "Vieux Maître" qui a façonné le football italien

En l'espace de quatre années fastes, Vittorio Pozzo a emmené l'équipe nationale italienne à la conquête de deux Coupes du Monde de la FIFA et d'une médaille d'or olympique, s'affirmant ainsi comme l'un des plus brillants stratèges de l'histoire du football. Non content d'avoir mis sur pied une équipe unanimement considérée comme l'égale des plus grandes de la première moitié du XXème siècle, il Vecchio Maestro ("le Vieux Maître") a également joué un rôle central en établissant nombre de caractéristiques du football italien moderne  

Connu pour ses talents de magicien sur le plan tactique, Pozzo était également un meneur d'hommes né. A la fois autoritaire, paternaliste et attentionné, il exigeait de ses joueurs qu'ils donnent tout pour une victoire des Azzurri, alors que nombre d'entre eux n'étaient même pas Italiens. A la tête de son équipe de 1934, le Commissario Tecnico a remporté la Coupe du Monde de la FIFA organisée par l'Italie devant les yeux émerveillés de toute la nation (sans parler du dictateur fasciste Benito Mussolini). Bien que chanceux, ce fait d'armes doit beaucoup à la volonté de fer des joueurs italiens. Mais c'est avec l'extraordinaire équipe victorieuse lors de France 1938 que la conception du football de Pozzo a connu son point d'orgue.

Une vision s'impose

Anglophile impénitent, le jeune et aventureux Pozzo avait découvert le football alors qu'il étudiait en Angleterre. Après avoir emmené les équipes italiennes aux Jeux Olympiques de Stockholm en 1912 et de Paris en 1928 (où il avait décroché la médaille de bronze), Pozzo était devenu, en 1929, un des premiers sélectionneurs des Azzurri à ne pas être bridé par les décisions d'un comité technique.

Lors de la seconde Coupe du Monde de la FIFA, Italie 1934, l'équipe hôte semble bien partie après des victoires faciles sur la Grèce (4-0 en éliminatoires) et les Etats-Unis (7-1 au premier tour). Puis, son quart de finale au couteau contre l'Espagne reste indécis pendant 120 minutes (1-1), le match étant donc rejoué le lendemain. Quatre Italiens et sept Espagnols (dont le formidable gardien de but Ricardo Zamora) ne sont pas en état de tenir leur place, et c'est finalement le légendaire intérieur droit Giuseppe Meazza qui emporte la décision dans une rencontre relativement terne.

 

Pourtant attendue avec impatience, la prometteuse demi-finale face à l'Autriche, autre grande favorite du tournoi, se solde par un match insipide. Sur un terrain boueux, les équipes ne sont

en définitive séparées que par un but contestable marqué à la dixième minute par Enrico Guaita, un des nombreux oriundi (joueurs nés en Amérique du Sud) de l'équipe. Un autre oriundo, le défenseur Luisito Monti (qui jouait encore en équipe d'Argentine lors de la finale de la Coupe du Monde de la FIFA 1930), fait pour sa part le match de sa vie et annihile toutes les attaques d'une Wunderteam vieillissante, pourtant emmenée par Hugo Meisl, ami et rival de Pozzo.

En finale, l'Italie affronte une équipe tchèque particulièrement habile. Cette dernière ouvre la marque à la 70ème minute et semble devoir en toute logique soulever le précieux trophée. Galvanisés comme toujours par Pozzo, les Transalpins vont pourtant finir par triompher presque par la seule force de leur volonté, grâce à Raimondo Orsi, un autre Italo-Argentin, dont le formidable tir permet à son équipe d'égaliser à la 81ème minute. Au cours de la prolongation, Meazza, qui boitille et fait des allers-retours entre le terrain et la touche, intercepte un ballon envoyé de l'aile par Guaita. Le milieu de la Roma glisse le cuir vers Angela Schiavio, qui marque le but de la victoire alors que l'on dispute la cinquième minute de la prolongation.

Pendant le tour d'honneur de la sélection italienne, Pozzo, juché sur les épaules de ses joueurs, est assurément aussi heureux que soulagé. Après cette victoire, il sera fait Commendatore, mais ne cache pas qu'il lui reste beaucoup de travail pour obtenir l'équipe qu'il souhaite.

Jouer sans se soucier de l'adversaire

Après avoir remporté une médaille d'or historique lors des Jeux Olympiques de 1936, Pozzo et l'Italie figurent parmi les principaux prétendants au titre mondial de 1938, même si l'équipe est presque totalement différente de celle qui s'est imposée quatre ans auparavant. Plus raffinée et technique, la formation est désormais entièrement articulée autour des attaquants Meazza (promu capitaine) et Giovanni Ferrari, deux des trois joueurs à avoir disputé les deux finales (Eraldo Monzeglio étant le troisième). En pointe, Pozzo a aligné à leurs côtés un dangereux tandem composé de l'attaquant Silvio Piola et de l'ailier Gino Colaussi, qui vont marquer respectivement cinq et quatre buts lors de cette phase finale.

En fait, le match le plus difficile pour l'Italie intervient dès le premier tour face à une équipe de Norvège déterminée. Piola réussit à marquer le but de la victoire lors de la prolongation, et Pozzo procède à des réglages en vue d'un deuxième tour qui s'annonce compliqué face à la France. Fidèle à son habitude, le Maestro effectue les bons changements et Piola marque deux buts qui scellent l'élimination de la nation organisatrice. En demi-finale, le sélectionneur brésilien Ademar Pimenta commet une lourde erreur en laissant ses deux attaquants vedettes Leonidas et Tim au repos. Il paie cet égarement au prix fort, puisque l'Italie, intraitable, s'impose sur le score de 2-1.

Aidés par Dame Chance quatre ans auparavant en finale, les hommes de Pozzo volent cette fois-ci la vedette aux Hongrois. Il leur faut à peine six minutes pour ouvrir la marque sur un rapide mouvement qui traverse tout le terrain pour trouver Colaussi, dont le tir fait mouche. Un but égalisateur de Pal Titkos stoppe quelque peu l'hémorragie, mais l'équipe d'Italie est irrésistible. Meazza offre encore des buts à Piola et Colaussi avant même la fin de la première mi-temps, mettant cruellement en lumière le style trop prudent et le dispositif tactique dépassé des Hongrois

Gyorgy Sarosi réduit le score pour les Magyars avant que, à huit minutes du coup de sifflet final, Amedeo Biavati décale Piola d'une talonnade. Du pied gauche, le troisième meilleur buteur italien de tous les temps envoie sans pitié le cuir dans les filets. Impopulaire aux yeux des Français et des expatriés italiens ayant suivi la compétition dans les tribunes, Pozzo fête cette victoire avec son équipe de façon plus discrète que quatre ans auparavant. Mais le regard illuminant son visage trahit son entière satisfaction.

L'entraîneur et son équipe dévouée entrent dans le livre des records comme les premiers à avoir défendu avec bonheur leur titre de champions du monde et comme les premiers à s'imposer en terre étrangère. Mais les nuages noirs de la guerre assombrissent l'horizon, et Pozzo et ses hommes ne vont jamais avoir l'occasion de défendre leur invincibilité en Coupe du Monde de la FIFA, puisque douze années vont s'écouler avant la phase finale suivante.

Toujours sélectionneur des Azzurri, Pozzo dut composer avec une vive opposition sociale et politique jusqu'à l'été 1948, où il se retira à l'âge de 62 ans. Au total, il a conduit l'équipe nationale à 64 victoires, 17 matches nuls et 16 défaites en 21 années de carrière. Ses 64 succès et ses 97 matches passés à la tête de la Squadra Azzurra constituent des records.

Après sa retraite, Pozzo a repris sa carrière de journaliste de football, mais son aura a été ternie parce que de nombreux observateurs ont considéré comme de la collaboration avec le régime fasciste de Mussolini. Il s'est finalement retiré dans sa ville bien-aimée de Turin, où il est mort quatre jours avant Noël 1968. Figure adulée ou vouée aux gémonies, Pozzo occupe une place importante aux côtés de son équipe dans l'histoire de la Coupe du Monde de la FIFA.

                     1934  1938  

                               Le saviez-vous ?

L'entraîneur en bref

 Equipe nationale

. 1912 : Italie
. 1924 : Italie
. 1929 - 1948 : Italie

Palmarès international

. Vainqueur de la Coupe du Monde de la FIFA en 1934 et 1938
. Champion olympique en 1936
. 97 matches, 64 victoires, 17 nuls, 16 défaites

Club
. 1912 - 1922 : Torino (Directeur technique)

Carrière de joueur

Clubs
. 1905 - 1906 : Grasshopper-Club Zurich (Suisse)
. 1906 - 1911 : Torino                                              
VITOTTORIO POZZO     MG